Vendredi dernier, dans la soirée, j’écoutais le programme radio “Prison Show” lorsque j’ai appris que William Rayford avait reçu une date d’exécution pour le 30 janvier 2018. J’avais entendu quelqu’un en parler, il y a quelques jours; jusqu’alors, ce n’était qu’une rumeur, ce bruit n’avait pas été confirmé. Maintenant, je sais que c’est vrai.
William Rayford est originaire du comté de Dallas et je le connais bien, puisqu’il se trouve dans le couloir de la mort du Texas depuis plus de dix ans. Les années se brouillent dans mon esprit mais, autant que je me souvienne, le précédent avocat en appel de William Rayford lui a « claqué entre les doigts », puisqu’il est mort il y a environ cinq ans. De ce fait, on a désigné pour son appel au niveau fédéral un avocat texan de Dallas dénommé Bruce Anton. Je me souviens de la première fois que William Rayford s’est entretenu avec son nouvel avocat; il était très content, parce qu’il lui semblait que Bruce Anton était un excellent avocat. Moi aussi, je le pensais, jusqu’à ce que je manque d’être exécuté à cause de la négligence de ce Bruce Anton ! Vous voyez, avant, c’est Bruce Anton qui me représentait et je sais ce que cela fait d’être à la place de William.
Alors, lorsque j’ai appris pour mon ami William Rayford, j’ai respiré un grand coup et j’ai prié pour lui silencieusement, dans l’espoir que Bruce Anton fasse tout son possible pour mon ami, et le sauve de la machine de mort du Texas. Parce que c’est ce dont a besoin toute personne qui se retrouve avec une date d’exécution ; il lui faut un avocat qui se consacre à 100% à son affaire.
Je ne saurais vraiment dire pourquoi le “district court” (tribunal de 1ère instance) du Comté de Dallas a fixé la date d’exécution de William Rayford au 30 janvier 2018. C’est une épée à double tranchant pour un condamné du couloir de la mort. D’un côté, son équipe d’avocats disposera d’un long délai pour faire tout ce qui est en son pouvoir pour lui obtenir un sursis et suspendre l’exécution, à condition qu’elle n’ait pas tenu le condamné pour perdu et estimé que c’était sans espoir! De l’autre, il sera placé sous surveillance 24 heures sur 24, en cellule spéciale, dans le véritable couloir de la mort, et ce pendant sept mois. Ce n’est pas une chose facile à vivre, c’est le moins que l’on puisse dire.
J’espère voir William Rayford bientôt et lui rappeler que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, et qu’il ne doit pas lâcher son avocat, qu’il doit lui faire faire tout ce qu’il peut pour remporter un sursis à son exécution. Chaque homme du couloir de la mort confronté à une date d’exécution doit faire tout ce qui est en son pouvoir et faire en sorte que ce soit le plus difficile possible pour les bourreaux du Texas de lui ôter la vie. Reste fort William! Je pense à toi mon frère !
Dans la lutte.
Le 24 juin 2017
Charles D. Flores #999299